Eric E. Richter / Adventist Today / 9 juillet 2021
Du 6 au 10 juillet 2021, le Comité exécutif de la Division sud-américaine (DSA) s’est réuni à Brasilia (Brésil). Au cours de ce congrès, plusieurs responsables de départements, d’unions et d’institutions ont été nommés, les plans pour le prochain quinquennat ont été présentés et certains documents ont été votés. La décision la plus impressionnante a été l’approbation d’un document relatif à l’anciennat dans l’église touchant l’ordination des femmes au ministère de l’anciennat dans l’église dans tout le territoire de la Division sud-américaine s’étendant sur 8 pays (Équateur, Pérou, Chili, Bolivie, Argentine, Paraguay, Uruguay et Brésil).
Le 9 novembre 2020, le Conseil annuel de la Division sud-américaine avait voté en faveur de la création d’un comité chargé d’étudier comment améliorer le ministère de l’anciennat, y compris en consacrant des femmes au poste d’ancien. Dix-neuf personnes, hommes et femmes, ont été choisies pour travailler dans ce comité. Parmi les tâches qui leur ont été confiées figuraient l’étude de la rigueur théologique des femmes anciennes, la vérification de certaines décisions prises précédemment par la Conférence générale à ce sujet, et l’étude d’un échantillon de 1800 membres d’Église.
Le rapport du comité a été présenté au Comité exécutif de la Division sud-américaine. Le vote du 8 juillet a confirmé le document complet qui vise à renforcer le rôle de l’ancien de l’église.
Les responsables d’église ont déclaré que le contexte du ministère pendant la pandémie de la COVID-19 et la post-pandémie a rendu crucial l’affirmation du rôle de leader et le rôle missionnaire de l’ancien d’église, y compris celui des femmes. Selon les statistiques officielles présentées lors du comité, 5 626 femmes agissent actuellement en tant que responsables de groupes sur le territoire de la DSA.
Une décision capitale
Le document voté présente deux actions majeures, ont rapporté les dirigeants. La première action vise à mettre en œuvre des initiatives “pour renforcer le rôle de l’ancien et le rendre plus pertinent” dans le contexte actuel. Elle comprend des initiatives visant à renforcer le rôle spirituel de l’ancien en tant que leader spirituel. Elle suggère également comment soutenir et donner aux anciens d’églises les moyens de mieux remplir leur rôle.
Le document suggère également de former et d’éduquer les anciens des églises sur les questions théologiques et de mieux intégrer le travail des pasteurs et des anciens dans leur rôle auprès des membres d’église. “L’accent général sera mis sur l’apport de soins spirituels, émotionnels et physiques aux membres”, expliquent les responsables.
Le deuxième changement substantiel est la recommandation d’approuver la participation des femmes à la direction d’églises locales en reconnaissant ce qu’elles font déjà. Une partie de cette reconnaissance implique de permettre aux pasteurs de la région de consacrer des femmes comme anciennes.
La DSA a pris plus de temps que la plupart des divisions mondiales pour permettre le leadership des femmes, car la plupart des régions ecclésiastiques de l’Église adventiste ont des femmes anciennes depuis des années. En 1975, la division nord-américaine a voté pour permettre aux femmes de servir en tant qu’anciennes, et lors du Conseil annuel de 1984, la Conférence générale a étendu cette autorisation aux autres divisions. Cette année-là, la DSA a pris note du vote du Conseil annuel sur les femmes dans la direction de l’Église, mais n’a pas donné suite. En 1995, la DSA a organisé des consultations avec les territoires de l’Union sur ce sujet.
Un soutien massif
Un sermon de Stanley Arco, président nouvellement élu de la DSA pouvait laisser présager de la décision de la division sud-américaine. Dans ce sermon diffusé dans toute la DSA le 1er mai 2021, il a affirmé : “Notre Église est composée à plus de 50 % de femmes. Il est donc important de leur offrir des possibilités pour qu’elles puissent aussi diriger l’Église.”
Après le vote, la division sud-américaine a publié un article de presse en portugais et en espagnol, soulignant : “l’Église adventiste autorise l’ordination des femmes en tant qu’anciennes. Aujourd’hui, dans le monde, 73 % des régions administratives appelées divisions approuvent entièrement ou partiellement l’ordination des femmes en tant qu’anciennes.”
Le directeur des ministères de la DSA, Lucas Alves, a déclaré qu’environ 5600 femmes officient en tant que responsables d’églises dans les 14,400 congrégations de d’Amérique du Sud regroupant environ 2,5 millions de membres, mais elles ne représentent que 48% du total des membres des comités d’églises locales. Entre 2010 et 2020, 54 % des nouveaux membres baptisés étaient des femmes, contre 46% d’hommes. Lucas Alves a également cité une déclaration de Ellen G. White datant de 1895 dans laquelle elle approuve l’ordination de femmes consacrées au ministère laïc.
“C’est un moment extrêmement important pour la division sud-américaine, car nous abordons la question des dirigeants dans l’église locale”, a déclaré le vice-président de la DSA, Bruno Raso, qui a présidé le comité d’étude. “Les anciens de l’église ont un rôle pastoral, car ils exercent un rôle pertinent et actif dans le ministère pour aider l’église à croître en travaillant ensemble avec le pasteur local.”
Dans toute la région, les femmes adventistes responsables d’église ont partagé ce qu’elles pensent du vote du 8 juillet. “Je pense que c’est un grand pas en avant pour l’église”, a déclaré Rafaela Seidel, coordinatrice de district du ministère des femmes à Victoria, Espiritu Santo, Brésil. “Les femmes sont présentes dans la prédication et le renforcement de l’église depuis les temps bibliques. Elles sont maintenant des leaders dans le monde professionnel et elles gèrent leur propre maison et leurs finances. Nous pouvons voir qu’elles utilisent aussi ces compétences dans leurs congrégations locales.” M. Lucas Alves estime également qu’il s’agit d’une évolution positive. “Le résultat de l’élargissement du rôle des femmes en tant que responsables d’église se traduira par un leadership plus fort et un plus grand engagement dans le pastorat et la mission”, a-t-il déclaré. “Je pense que cela contribuera à une expérience plus profonde du rôle de disciple”.
Dans la vidéo postée par la DSA, Julio Acosta Rodriguez de Lima, Pérou, qui avait servi comme ancien de son église pendant plus de dix ans, a également été interviewé. Interrogé sur la décision prise récemment d’approuver les femmes comme anciennes ordonnées, il a déclaré : “Nous voyons que le leadership de l’église n’est pas seulement donné pour les hommes, mais aussi pour les femmes. Vous trouvez des femmes avec un leadership extraordinaire dans leur milieu professionnel qui pourraient l’exercer au sein d’une église… Dieu dirige l’église. Donc, si l’Église, par l’intermédiaire de son comité exécutif décide que des femmes peuvent être consacrées ancien, allons de l’avant ! Nous devons soutenir ce projet”.
Le vote de la Division sud-américaine est en parfaite harmonie avec les décisions de la Conférence générale. L’ordination des femmes en tant qu’anciennes dans leur église locale a été approuvée par la Conférence générale le 3 avril 1975. Elle a été réaffirmée le 17 octobre 1984 par une déclaration votée par la Conférence générale qui informait “chaque division qu’elle est libre de prendre les dispositions qu’elle juge nécessaires pour l’élection et la consécration des femmes au poste d’anciennes de leur Église locale”.
La Division sud-américaine est l’unité administrative régionale de la Conférence générale des adventistes du septième jour englobant les pays suivants : Équateur, Pérou, Chili, Bolivie, Argentine, Paraguay, Uruguay et Brésil. Elle compte 14 400 congrégations qui regroupent environ 2,5 millions de membres.
Eric E. Richter est étudiant en théologie à l’Université Adventiste de River Plate en Argentine.
Sources : Adventist Today atoday.org/ ; BIA Adventist News Network actualites.adventiste.org/